Dans le but de cibler des sujets qui pourraient vous intéresser, nous avons sondé notre entourage pour en savoir davantage sur les questions qui les préoccupent. Voilà celles qui sont ressorties :

  • Quoi faire avec un remboursement d’impôt?
  • Quoi faire avec le revenu disponible supplémentaire qui survient lorsque les cotisations sociales (comme les cotisations au Régime de rentes du Québec et à l’assurance-emploi) ont été entièrement payées?
  • Quoi faire avec un héritage?

Il s’agit en fait de la même question, posée différemment : quoi faire avec son argent? Et la réponse est que cela dépend de la situation financière et des objectifs de la personne qui pose la question.

En effet, ces trois questions laissent sous-entendre que la source d’une entrée d’argent devrait avoir une influence sur ce qu’on en fait. Pourtant, le dollar qui provient d’un remboursement d’impôt a exactement la même valeur que celui qui provient d’un héritage, d’un gain de loterie, d’un salaire ou d’un boni. Par conséquent, il devrait être utilisé de la façon qui maximise votre valeur nette, peu importe sa source. Mais ce n’est pas ce qui se passe dans la réalité!

Il semble que les humains que nous sommes tiennent une comptabilité mentale (concept largement attribué au professeur Richard H. Thaler de l’université de Chicago), c’est-à-dire qu’ils classent leurs actifs et leurs dettes dans des comptes mentaux différents. De ce fait, ils prennent souvent des décisions financières différentes selon le compte visé et non selon l’effet de leurs décisions sur leur richesse globale. À titre d’exemple, le remboursement d’impôt « surprise » pourrait être considéré comme de l’argent « surprise » à être dépensé pour se gâter, alors que la même personne aurait choisi de rembourser plus rapidement son emprunt hypothécaire si elle avait eu accès à son argent toute l’année grâce à des déductions à la source plus faibles. Même personne, même argent, et pourtant…

Il s’agit d’un mécanisme d’autocontrôle de nos dépenses très utile qui nous permet de gérer nos priorités, mais qui peut aussi avoir des effets négatifs sur l’évolution de notre valeur nette dans certaines circonstances. Pensons ici à la personne qui économise pour ses vacances annuelles dans un compte d’épargne rapportant peu ou pas d’intérêt, et qui, de l’autre côté, a un solde de carte de crédit dont le taux d’intérêt applicable est de 18 %!

Nous utilisons le même processus pour classer nos actifs, ce qui fait en sorte que nous sommes davantage portés à dépenser les sommes qui se trouvent dans certains « comptes ». On a beaucoup plus tendance à dépenser le fonds de roulement que ce que l’on classifie comme des revenus futurs. La pyramide ci-dessous illustre le type de « comptes » qui peuvent exister dans notre classification mentale. Ainsi, une somme transférée à un compte d’un niveau hiérarchique inférieur dans la pyramide est plus susceptible d’être économisée à long terme.

À titre d’exemple, si on transfère 1 000 $ du compte bancaire (classé dans fonds de roulement) à un REER (revenus futurs), il y a beaucoup plus de chances qu’on épargne cette somme à long terme, car elle passe directement du haut de la pyramide à la base. De ce fait, une personne qui décide d’utiliser le CELI à la place du REER pour épargner en prévision de la retraite devrait s’assurer qu’elle classe mentalement ce compte dans les revenus futurs et non dans la richesse actuelle.

Et vous, vous aimeriez savoir quoi faire avec votre argent? Consultez un planificateur financier!