Le transfert d’entreprise est un enjeu important depuis des années et pour les années à venir. Vous êtes probablement exposé à énormément d’information sur le sujet :

  • 72 % des propriétaires de PME au Québec songent à céder leur entreprise d’ici 10 ans, en grande majorité dans le but de prendre leur retraite
  • 48 % des propriétaires de PME prévoient la vendre à des acheteurs qui ne font pas partie de la famille
  • 51 % des propriétaires d’entreprise n’ont aucun plan de relève et seulement 8 % ont un plan écrit en bonne et due forme
  • Trouver un acheteur ou un successeur qui convient est le principal obstacle à la relève de l’entreprise (56 %) suivi de la difficulté à déterminer la valeur de l’entreprise (48 %)1

Bien que toutes ces informations soient très pertinentes et intéressantes, elles peuvent aussi exercer une pression sur les propriétaires d’entreprise, qui peuvent avoir de la difficulté à gérer toute cette information.

Bien des propriétaires d’entreprises ne savent pas par où commencer et comment se faire aider. Même s’ils ont su gérer seuls leur entreprise pendant plusieurs années, le transfert ou la vente d’une entreprise fait appel à des compétences différentes et est en plus imprégné d’une charge émotive très importante. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on laisse aller son « bébé »!

Nous vous proposons donc d’aborder le sujet du transfert d’entreprise en répondant à 4 questions de base : où, quand, comment et pourquoi.

Par où commencer?

Dans un premier temps, le propriétaire d’entreprise doit se donner une vision et un plan clairs de son transfert d’entreprise tout en restant ouvert aux changements. Il doit aussi identifier ses préoccupations en lien avec ce transfert d’entreprise. Ces préoccupations détermineront les priorités et les prochaines étapes. Le propriétaire d’entreprise doit répondre à ces préoccupations avant de penser pouvoir passer à une autre étape.

Parmi les questions à se poser dès le départ, est-ce que le propriétaire d’entreprise a une idée juste de la valeur de son entreprise? Et de façon plus importante, a-t-il une idée de ses besoins à la retraite? Pour ces questions, le propriétaire d’entreprise devrait se faire aider, c’est-à-dire faire évaluer son entreprise et, dans un même souffle, se tourner vers son planificateur financier afin de mettre à jour la planification financière de sa retraite.

Quand commencer?

Vous avez peut-être entendu parler de transferts d’entreprise qui ont nécessité entre 8 et 10 ans de démarches? De façon générale pour une PME, à partir du moment où le propriétaire songe à quitter le navire, un transfert réussi peut nécessiter de 3 à 5 ans. Il ne faudrait donc pas attendre à quelques mois du départ pour commencer ce processus! En effet, pour respecter certaines contraintes, on peut avoir besoin de temps, par exemple pour bénéficier de l’exonération sur le gain en capital. Il est donc recommandé de commencer le plus tôt possible, ce qui n’implique pas nécessairement un départ prématuré.

Comment le faire?

Il n’y a pas qu’une seule façon de faire son transfert d’entreprise. Plusieurs variantes peuvent influencer la façon de faire, si ce n’est que l’identification du repreneur, à savoir un membre de la famille, un employé, un tiers ou toutes combinaisons possibles. Dans tous les cas, vous devriez vous faire accompagner par des professionnels de plusieurs horizons. Vous faites probablement déjà affaire avec un comptable, un juriste et possiblement un fiscaliste. Votre banquier peut aussi vous aider. En effet, la majorité des institutions financières ont désormais une équipe dédiée au transfert d’entreprise. En plus, il y a la possibilité de faire appel à des organismes ou organisations qui sont aussi en mesure de vous guider dans cette démarche, tels que le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) ou les Sociétés d’aide au développement des collectivités (SADC).

Pourquoi planifier le transfert d’entreprise?

Pour vous assurer d’atteindre vos objectifs dans les délais et de la façon que vous le souhaitez. On ne peut pas toujours tout contrôler, mais on peut essayer de minimiser les imprévus. Parce que le transfert d’entreprise, ça ne se fait pas tout seul, il faut vraiment y travailler de façon rigoureuse. On le planifie aussi pour réduire le risque d’échec, les risques de conflits familiaux et les risques d’impacts négatifs sur la retraite du cédant et pour maximiser les chances de pérennité de l’entreprise.

Nous ne saurions trop mentionner l’importance de vous faire aider dans ce processus et de vous bâtir un groupe de travail, un « task force », afin de maximiser vos chances de succès et minimiser les erreurs de parcours. Même si demander de l’aide n’est pas toujours facile pour des propriétaires d’entreprise qui ont toujours été complètement autonomes!

En conclusion, voici 8 conseils aux vendeurs potentiels :

  • Passer à l’action rapidement
  • Consulter des professionnels œuvrant dans le transfert d’entreprise 2 à 3 ans avant de vendre
  • Avoir une idée claire de votre idéal de transaction
  • Identifier et entamer des pourparlers avec 2 ou 3 candidats potentiels intéressés avant de vendre
  • Préparer une relève et partager les savoirs et les pouvoirs
  • Le cas échéant, voir à protéger les contrats de travail des employés clés
  • Prévoir une période de transition après la vente
  • Dans le cas d’une transaction familiale, faire comme si vous n’étiez pas de la même famille, réduire au minimum le volet émotif. Un transfert d’entreprise demeure avant tout une transaction d’affaires.

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1Données de la Fédération Canadienne des entreprises indépendante (FCEI), 28 novembre 2018