La réponse courte, c’est que ça dépend et que vous devriez consulter votre planificateur financier pour y voir clair. Mais apportons tout de même quelques éléments de réflexion…

La planification financière, c’est du cas par cas. Il n’existe pas de réponse qui soit bonne pour tout le monde, mais il est possible de généraliser un peu et dégager des tendances. Vous avez peut-être déjà entendu parler de la « règle des 70 % ». Il s’agit d’une règle du pouce pour évaluer le revenu nécessaire à la retraite afin de maintenir un niveau de vie équivalent à celui pré-retraite. Selon cette théorie, une personne à la retraite a besoin d’un revenu brut équivalent à 70 % de celui qu’elle gagnait dans les dernières années de sa carrière. Par exemple, un revenu annuel de retraite de 35 000 $ permettrait au retraité dont les derniers salaires avoisinaient les 50 000 $ de conserver le même niveau de vie à la retraite.

Cela se tient en théorie, puisqu’un retraité n’a plus besoin d’épargner en prévision de la retraite, il n’a plus à payer les charges sociales comme les cotisations au Régime de rentes du Québec et en plus, il devrait avoir moins de dépenses, notamment… les paiements hypothécaires.

Par contre, il faut garder en tête que si vous avez un revenu de 100 000 $, par exemple, il se peut qu’à la retraite, 40 000 $ ou 50 000 $ par année vous suffisent.

La règle des 70 % ne s’applique donc pas pour tout le monde, mais elle est intéressante dans ses grandes lignes et elle est utile pour alimenter votre réflexion. Aussi, lorsque la retraite n’est encore qu’un lointain projet, utiliser l’hypothèse d’une hypothèque payée et d’un revenu brut réduit de 30 % est certainement un bon point de départ pour commencer la planification de sa retraite.

À mesure que vous approchez de la retraite, par contre, il faudra préciser votre projet, utiliser une approche moins générale. Plutôt que la règle des 70 %, vous pourriez utiliser l’approche fiscale (conserver le même revenu net qu’avant la retraite) ou l’approche budgétaire (préparer un budget et établir quelles dépenses diminueront ou augmenteront à la retraite). Cette dernière approche est la plus précise et c’est avec elle que vous verriez si votre dette hypothécaire nuirait à vos plans de retraite.

Bien sûr, il y aura toujours l’aspect humain dans cette équation. Avoir une dette, est-ce que ça vous stresse? Est-ce que cela vous poussera à rembourser cette dette le plus rapidement possible en réduisant vos autres dépenses et donc, en ne profitant pas autant que vous le pourriez de vos premières années de retraite? Au contraire, certaines personnes seront à l’aise avec l’idée qu’elles vendront leur propriété sans jamais l’avoir totalement payée, en se disant que de toute façon, elles payeraient un loyer.

Alors, est-ce qu’avoir une hypothèque à la retraite est catastrophique? Probablement pas, mais comme c’est toujours le cas lorsqu’il est question d’argent, il faut faire des choix. Rembourser son hypothèque plus ou moins rapidement? Voyager ou pas? Avoir un ou deux véhicules? Chaque situation est différente et chacun a ses priorités.

Finalement, pour faire de bons choix, il faut calculer! Mais ne vous en faites pas, votre planificateur financier est excellent là-dedans.